• Retour rue Gasnier-Guy.

     

     Retour rue Gasnier-Guy.

    Le 20, rue Gasnier-Guy_ Paris 20ème (1997)

     

    A l'époque du grand bouleversement du quartier des Amandiers, pendant des années et des années, j'ai parcouru cette rue pentue et son prolongement, plus plat: la rue des Partants.

    Etait-ce ce vaste champ de ruines, ces immeubles murés, ce secteur à l'abandon ou cette atmosphère de ville sinistrée qui invariablement m'attiraient ici comme un aimant … ?
    Je ne saurais le dire mais la rue Gasnier-Guy est vite devenue la rue symbole de "Parisperdu". Car là, les démolitions étaient autrement plus expéditives que la reconstruction qui, d'année en année, trainait en longueur. Cela créait une ambiance de fin du monde ou d'après guerre dans une ville dont on avait du mal à se persuader qu'elle était bien Paris …

    Quand l'heure de la reconstruction, de la résurrection du quartier sonna enfin, les architectes durent se rendre à l'évidence : ces fortes pentes et ces immeubles anciens créent ici un paysage de faubourg particulièrement pittoresque, et définissent d'étonnantes perspectives ascendantes ou descendantes, en particulier rue Robineau, rue des Partants et rue Gasnier-Guy. Pensez-donc, la dénivelée, le long de cette dernière, dépasse seize mètres sur une distance de cent cinquante !

    Pour préserver cette ambiance, il était nécessaire de revoir le PAZ (le Plan d'Aménagement de Zone) qui prévoyait la démolition de la quasi-totalité des bâtiments des îlots délimités par les rues des Partants, Gasnier-Guy, Robineau, Désirée et des Mûriers. Il fallait d'autant plus revoir la copie d'origine que les démolitions et l'architecture des projets de reconstruction étaient vivement contestées par les riverains et les associations.

    L'objectif fixé serait donc de maintenir l'identité du quartier, ce que ne permet pas la politique de la table rase. Alors il fallut bien se décider à conserver et à réhabiliter une douzaine de bâtiments dont le maintien paraissait important pour le paysage urbain. Des locaux d'activités et des commerces, en rez-de-chaussée de ces immeubles, seraient également maintenus.

    Mais le 20, rue Gasnier-Guy; situé au point haut du relief et dont la silhouette formait un élément d'intérêt majeur dans le paysage, n'a pas pu, pour des raisons économiques (la fameuse rentabilité du bâti !), être conservé.

    Si bien qu'aujourd'hui lorsque je retourne rue Gasnier-Guy, le charme, le magnétisme n'opère plus, … La rue n'est plus qu'une enfilade de blocs identiques et les commerces en rez-de-chaussée qui devaient être conservés se sont peu à peu transformés en locaux d'habitation, même s'ils ne sont pas vraiment faciles d'accès … sur ce relief particulièrement accentué.

    Maintenant, c'est sûr, je le sais, on a assassiné la rue Gasnier-Guy …


    >> La rue Gasnier-Guy sur Parisperdu.

    >> La rue Gasnier-Guy aujourd'hui.

    >> Les lieux retrouvés de Parisperdu.

     

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  • Commentaires

    1
    Sully-Pierre Rosier
    Mercredi 23 Septembre 2015 à 20:45

    Une fin du monde qui était un debut de renouveau ou nouveau,à cette époque je vivais rue Berger et devant moi un gros et profond trou,depuis on en es déjà au 2 recyclage de ce quartier!!!!!!

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