• La rue Dejean, dans le quartier de la Goutte-d'Or (Paris-18ème arrondissement)

    Le trek "ethnique" en zone urbaine constitue un marché encore embryonnaire mais en pleine expansion. A Paris, des tours-opérateurs spécialisés vendent, depuis déjà une dizaine d'années, des "city-randos". Ils accueillent une clientèle de citadins curieux ou en quête de dépaysement, et même … des comités d'entreprises venus de province pour le week-end.

    Le "tour" le plus demandé est le "City trek-Afric'à Paris" qui sillonne la Goutte-d'Or, le quartier africain de Paris. Ses dix à douze promeneurs et leurs deux guides-accompagnateurs pénètrent chez les disquaires, les marchands de légumes … avant de découvrir l'univers des vendeurs de cheveux et ensuite, de déjeuner autour d'un poulet yassa.

    Mais, parcourir les rues de sa propre ville, même accompagné d'un guide, l'appareil photo à portée de main, peut poser des problèmes. Car souvent, les Africains du "cru" ressentent comme un malaise face à cette dizaine de touristes blancs observant avec curiosité leurs mœurs. Devant certains commerces, où des femmes blanches se font photographier en tenue quelque peu débraillée, le ton monte parfois et l'on demande vertement à ces groupes de "touristes" d'aller voir ailleurs.
    J'ai déjà assisté à des scènes du même genre, quelque part, … mais c'était à Khartoum au Soudan ...


    >> L'Afrique à Paris, déjà sur Parisperdu.


    >> Le City Trek - Afric'à Paris.

     

     


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  • Métro Barbès _Paris 18ème _Mars 2011 (© Photo: Action Barbès)


    Au métro Barbès, le samedi, mais aussi aux portes Nord et Est de Paris, comme à la Porte Montmartre, par exemple, se tiennent des marchés d'un nouveau type.

    Depuis longtemps, on pouvait trouver-là des vêtements, des chaussures, des couches culottes, … mais maintenant ce sont des produits alimentaires que l'on y vend et achète, à la sauvette.
    50 centimes le camembert, ou la boîte de petits pois … on y revend aussi des produits avariés ou dont la date limite de consommation est largement dépassée …

    On se bagarre pour une place, c'est un marché sans foi ni loi, où la communication est difficile car les vendeurs s'expriment souvent uniquement dans la langue de leur pays d'origine. La police les chasse parfois mais ils se déplacent alors seulement de quelques mètres. Et, pour ne pas être pris en flagrant délit, il suffit de ne pas déballer la marchandise.

    D'où viennent ces produits ?

    Souvent, ils ont été trouvés à la poubelle. Mais certains revendent les dons qu'ils ont obtenus auprès des Restos du cœur ou du Secours populaire … D'autres vont encore plus loin pour gagner plus: ils volent dans les magasins des denrées plus haut de gamme et les revendent à moitié prix, faisant fi de la loi qui punit le vol à l'étalage d'une peine de 3 ans de prison. Car souvent pour les vendeurs de ces marchés de la misère, il s'agit d'une question de survie, pour compléter de maigres allocations ou une petite retraite. Les plus actifs peuvent ainsi gagner jusqu'à 200 € par mois.

    Mais qui achète ?

    C'est une clientèle d'habitués : des chômeurs, des sans-papier, des personnes âgées sans beaucoup de ressources … l'hygiène ou la qualité des produits n'est pas leur souci premier; le prix par contre, oui …
    Et le business n'est pas prêt de s'arrêter car, initiés à Paris, ces marchés fleurissent désormais dans toutes les grandes villes de France.
    Quand on sait que le pourcentage des français qui vivent sous le seuil de pauvreté est en constante augmentation depuis 4 ans, les marchés de la misère semblent, malheureusement avoir de l'avenir.



    >> Déjà sur Parisperdu: "Carré des biffins".

     

     

     


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  • 100 rue Leibnitz - Paris 18ème


    Au numéro 100 de la rue Leibnitz, un monsieur d'une cinquantaine d'années enjambe la modeste ferronnerie de l'appui de sa fenêtre et, dans cette position dangereuse d'équilibre, s'affaire à réparer l'embrasure.

    De temps à autre, il interrompt son travail et examine ce qui se passe dans la rue, à droite et à gauche (rien à part moi), puis à l'aplomb de sa jambe pendante.
    Sans doute déçu de s'apercevoir qu'il n'y a qu'un seul étage, il renoncera à sauter … et son ouvrage achevé, finira par rentrer dans l'appartement.


    >> Au 100 de la rue Leibnitz, les travaux sont terminés ...

     

     


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  • 6 rue Hermann Lachapelle - Paris 18ème arrondissement

    Cet immeuble a été construit par  Henri Sauvage, un architecte qui s'intéressa au logement social et fonda, en 1903 la Société anonyme de logements hygiéniques à bon marché (HBM).

    Il imagina de donner aux immeubles une forme pyramidale, afin d'avoir un "cône d'air et de lumière très ouvert". Cette géométrie était sensée rendre les habitations plus hygiéniques. Car nous sommes à une époque où les problèmes de santé publique se posent avec acuité, la tuberculose fait de grands ravages dans les milieux ouvriers, et ce type d'immeuble doit être une réponse "hygiéniste" à ces questions sanitaires. 

    Le concept fut d'abord mis en œuvre en 1912 pour la construction d'un premier immeuble au 26 rue Vavin. L'immeuble de la rue des Amiraux ne sera réalisé qu'en 1926, la première guerre mondiale aura grandement retardé le projet. C'est donc la deuxième réalisation du système de construction en gradins imaginé par Henri Sauvage et breveté pour en garantir l'exclusivité.

    L'immeuble de 7 étages comporte 78 logements et comprend alors un grand espace intérieur, dans lequel l'architecte avait prévu d'installer un cinéma. En 1930, la ville de Paris préféra y loger une piscine.

    L'ossature de l'ensemble est entièrement en ciment armé. Les murs extérieurs sont constitués d'un remplissage de briques revêtues de carreaux de céramique "métro". En arrière de cette cloison extérieure se trouve un vide, puis une autre cloison en carreaux de plâtre. Ce procédé à plusieurs avantages : il est plus économique à bâtir qu'un mur plein, il renforce l'isolation, et surtout, en allégeant le poids du bâtiment, il permet une faible profondeur des fondations. Ce qui explique que l'architecte ait logé les caves aux troisième et quatrième étages de l'édifice !

    Mais le concept ne sera pas développé plus avant car les promoteurs seront vite hostiles à ce type d'architecture. Cette hostilité est due au fait que la construction en gradin diminue le nombre d'appartements pouvant être construit sur la parcelle.
    Par ailleurs, les réalisations de "Vavin" et des "Amiraux" vont montrer que la réponse "hygiéniste" de ce type de structure n'est pas aussi efficiente qu'elle paraissait a priori.


    >> Qui est Henri Sauvage ?

    >>  Même concept pour l'immeuble du 26 rue Vavin.

    >> Les "deux gradins" d'Henri Sauvage.

    >> Aller à la piscine des Amiraux.


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  • Photo © Copyright : jobill

    Nous sommes vers la fin de "L'Auberge espagnole", le film de Klapisch … et Romain Duris embrasse maladroitement Audrey Tautou. Il faut dire que pour les deux protagonistes, la situation n'est pas très confortable sur cet étroit trottoir.

    Duris, en voix off, dit alors: " je ne sais pas pourquoi on avait choisi la rue de Paris qui a le plus petit trottoir …"

    La rue en question, c'est la rue d'Orchampt, dans le 18ème, une rue où jamais les parisiens ne vont. Mais a-t-elle vraiment le plus petit trottoir de Paris ?
    Pas sûr, car beaucoup de ruelles, de passages … de Paris ont des trottoirs aussi, voire plus étroits ou même … en sont totalement dépourvus.

    Mais quoiqu'il en soit, et sans chipoter sur la taille du trottoir, la séquence du film fonctionne bien et il faut bien reconnaître qu'il était très tentant pour Klapisch de tourner dans ce coin perdu du quartier montmartrois.


    >> Audrey Tautou & Romain Duris dans l'Auberge Espagnole (2002).

     

     


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