• Sabine Weiss : ses photos transmettent ses émotions.

    Jardin du Luxembourg Paris, 1950 ©Sabine Weiss

     

    Elle a été sans doute la dernière grande représentante de l’école humaniste de la photographie française d'après-guerre. Sabine Weiss, née Sabine Weber en 1924, nous a quittés à la fin de l'année 2021, elle avait 97 ans… et 80 ans de prises de vue "derrière elle".

    Sabine Weiss démarre la photographie très jeune, parce que la manipulation chimique du développement l'intéresse ; son père est ingénieur chimiste.

    Genevoise d'origine, une peine de cœur la fait fuir à Paris en 1946. Elle y débarque au petit matin sans point de chute mais rapidement devient l’assistante du photographe de mode Willy Maywald. Trois ans plus tard, elle rencontre son mari – le peintre américain Hugh Weiss – et se lance comme photographe indépendante. Elle fait alors de tout : de la publicité, de la mode, du reportage et des portraits d’artistes.

    En 1950, elle fait le portrait de Miro, ce qui lui vaut un rendez-vous avec le directeur de Vogue. Elle dira : « Je suis arrivée avec mes photos de clochards et de morveux. Un monsieur assis à côté de moi, hochait la tête en disant : "Bien, bien". C’était Robert Doisneau. Je ne connaissais même pas son nom à l’époque. Tout de suite, il m’a proposé de rejoindre l’Agence Rapho. »

    Le fondateur de Rapho, Charles Rado, exporte alors le travail de Sabine Weiss aux Etats-Unis, où elle devient alors plus connue qu’en France.

    Sabine Weiss photographie beaucoup pour Vogue mais ce sont ses clichés en noir et blanc, des instantanés captés dans les rues de Paris, qui marqueront l’histoire de la photographie du XXe siècle.
    Sens de la composition, maîtrise de la lumière et de l'instant décisif, elle s’inscrit dans la lignée d’un Cartier-Bresson ou d’un Willy Ronis, les géants de la photographie française de l’après-guerre.  Plus tard, elle déclarera : « Je n’aime que les photographies prises dans la rue, au hasard des rencontres. » 

    Sabine a photographié surtout les gamins et les clochards des rues de Paris, les passants, les amoureux et les musiciens… avec une sensibilité et un talent formidable pour la composition.

    Sabine Weiss photographie pour transmettre des émotions et le revendique encore et toujours : "Je suis encore émue par tous ces visages, ces attitudes, ces atmosphères, ces solitudes, ces regards, ces baisers".

    Dans les années 1980, Sabine Weiss multiplie les voyages et se penche notamment sur la thématique des religions.
    Elle arrête la prise de vue à la fin des années 90 car, avec une épaule cassée, elle dit ne plus pouvoir tenir convenablement l’appareil… Elle se consacre alors à la gestion de ses archives.

    Bien que naturalisée française en 1995, c'est au Musée de l’Elysée, à Lausanne qu'elle fera don de son œuvre photographique : 200 000 négatifs, 7000 planches-contacts, quelque 2700 tirages vintage et 2000 tardifs, 3500 tirages de travail et encore 2000 diapositives… eh oui, 80 années de déclics !

    Merci Madame !

     

    >> Sabine Weiss, page officielle.

    >>"Sabine Weiss : Un regard sur le temps", un film de Lily et Jean Pierre Franey 

     

     

     


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  • Où est le "120 rue de la Gare" ?Jacques Tardi : "120, Rue de la Gare"    Planche originale de la page 115

     

    "120, rue de la Gare" est un roman policier français de Léo Malet. Il s’agit du tout premier roman de la série ayant pour héros le détective Nestor Burma.

    Le roman commence ainsi : avant de mourir, un homme souffle à Burma : « Dites à Hélène... 120, rue de la Gare ».

    Pour le célèbre détective l'énigme est bien obscure : comme retrouver cette Hélène à une adresse aussi incomplète. Car s'il doit bien y avoir des centaines de millier d'Hélène en France et il y a aussi une foultitude de rue de la Gare dans notre pays…

    L'adresse même est donc la clé de l'énigme et il faudra attendre la toute fin du roman pour découvrir qu'il s'agit de la rue de la gare à Châtillon. Quand on sait que l'auteur a passé une grande partie de sa vie à Châtillon, on comprend qu'il n'a pas été chercher très loin le titre de son roman.

    Dans la « vraie vie », le 120 était à l'époque un simple pavillon, pas très loin du centre-ville. Le nom de "rue de la Gare" vient de l'ancienne gare aux marchandises de Châtillon, devenue maintenant les Ateliers SNCF de Châtillon. Dans le roman de Léo Malet, le "120" se situe dans la partie nord de la rue, une partie qui depuis a été renommée rue Pierre-Semard.

    C'est bien à Châtillon que se trouve l'adresse la plus connue du polar français. Brillamment adapté en BD par Tardi (comme une demi-douzaine d'autres Burma), le "120, rue de la Gare", publié en 1943 mène donc Nestor Burma à Châtillon en passant par Lyon et Paris.

     

    >> "120, rue de la Gare", le roman de Léo Malet.

    >> A Châtillon, le bistrot de la rue de la Gare est toujours là.

     

     


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  • Aux puces de Montreuil.

    Un "pucier" du marché de la Porte de Montreuil. Paris 20e (juin 2015)

     

    C'est l'un des marchés aux puces les plus anciens de Paris puisqu'il existe de façon informelle depuis 1860.

    Dans le 20ème arrondissement, exactement à la Porte de Montreuil, le long du boulevard périphérique, vous n'aurez pas de mal à trouver ce "marché" où 300 stands en plein air s'installent chaque week-end. Et souvent ces stands sont de véritables affaires de famille : les emplacements se lèguent de père en fils, de père en filles. 
    On y venait bien avant que la seconde main devienne tendance car les puces de Montreuil sont un véritable paradis pour les amateurs de fripes et de vintage.

    Attention toutefois aux pickpockets, ce lieu est assez renommé pour cela. Attention aussi aux abords du marché où de nombreux vendeurs à la sauvette vous proposent des choses trouvés dans les poubelles !

    Mais depuis un an, les commerçants des Puces sont inquiets. Un projet immobilier, voté en 2021, prévoit la création d'une halle pour remplacer ce marché de plein air. Pour l'ensemble des puciers et des clients, cela signifierait l'assassinat de l'âme des puces.

    Au fait d'où vient cette appellation de "puces" ?

    Aux portes de la ville, avant la construction du périphérique s'étendait la "zone". Là, installée dans des sortes de bidonvilles, vivait une population défavorisée : les « zonards ». Pour survivre, ils récupéraient des objets trouvés dans la rue et les revendaient aux abords de la ville. Parfois dans leurs fripes on retrouvait des vieux vêtements mités que l’on achetait donc « puces comprises ».

     

    >> Marché Aux Puces de Montreuil : Photo sur plaque de verre 8,5x10 (circa 1900)


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  • Fermeture estivale.

     Les Sables d'Olonne, août 1959 © Atelier Robert Doisneau


    Comme chaque année, à l'occasion des vacances d'été, Parisperdu fait une pause.

    Nous vous donnons rendez-vous le 28 août 2023.

    D'ici-là, Parisperdu vous souhaite de très bonnes vacances !


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  • Images à la sauvette.


    Images à la sauvette
    (The Decisive Moment en version américaine) est l’un des plus grands livres de photographies jamais publié. Sorti en 1952 aux éditions Verve, il regroupe les photographies réalisées par Henri Cartier-Bresson durant les vingt premières années de sa carrière. C’est, en 1952, une monographie du meilleur de l’oeuvre d’Henri Cartier-Bresson, publiée chez un éditeur d’art, avec une couverture originale de Matisse.

    C’est aussi une large présentation de son art, où est forgée cette notion de « moment décisif » qui donnera donc son titre à l’édition américaine de l’ouvrage : le moment où tous les éléments s’assemblent pour produire une image, non pas le sommet d’une action, mais un sommet émotionnel et formel, comme l’illustre la célèbre photographie d’un homme sautant au-dessus d’une flaque sur le pont de l’Europe avec en fond la gare St Lazare.

    Ce livre demeure une référence incontournable pour un grand nombre de photographes.

     

    >> WillyRonis, autre expert de l'Instant décisif.


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